Récit d’une vie antérieure
Une enfant était là, assise entre les dunes de sable, un vent sec lui séchait la gorge. Elle était assise, ses cheveux blonds voltigeaient. Un sentiment de paix m’habitait quand je la regardais. Elle devait avoir quatre ans, et pourtant elle était différente de ces enfants qui crient et courent dans tous les sens, comme si l’enfance avait disparu.
Je vous écris tout ça maintenant que je me suis réveillée de ce rêve étrange, et mes propres enfants viennent dans notre chambre envahir notre lit, et demander caresses et attention. Mon conjoint lui ne semble pas s’offusquer d’un tel rituel. Je n’entends à présent plus le chant des oiseaux, mais les bruits du chantier ont commencé, je crois que les bateaux sont en train d’être remplis pour cette nouvelle journée et j’entends les cordages de notre bateau qui crissent, la tension du courant faisant bouger celui-ci. La lumière des fenêtres vient m éblouir un instant alors je décide de sortir du lit pour préparer le petit déjeuner pour ce petit monde. Heureusement le frigo marche et j’ai fait les courses hier donc on a de quoi tenir un siège. Les tartines sont a présent dans les assiettes, bardées de confiture ou de miel. Le lait chaud et le café sont en place, rien ne manque et les fauves courent en direction de leur pitance. Mon conjoint est lui sous la douche, quand il sort je hausse un sourcil, ses dents sont serrées ; j’ai oublié de mettre le chauffage pour que l’eau chaude arrive jusqu’à lui. Un sourire et bientôt un rire viennent se dessiner sur mon visage, je ne me lasserai jamais de cet homme qui m’amuse de sa simple présence. J’embrasse mes enfants rapidement, leur caresse la joue. Folle journée qui commence, folle d’un bonheur simple. Je ferme les yeux un moment pour goûter cet instant et sent un baiser râpeux se poser sur ma joue et ses bras m enlacer. J’ouvre les yeux doucement et nos regards se croisent, ces yeux se sont tirés dans un sourire gourmand, il passe sa langue tout contre ma langue, mes mains qui viennent saisir son corps et l’enserrer. Son costume et sa chemise lui donnent un air de dandy. Il s’engouffre avec les enfants hors du bateau, je les rejoints quelque instant après, la vaisselle attendra nous allons à la messe.
Lecture Jean Marty
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