Je lève mon sabre

Je lève mon sabre en direction de cette nature, habillée de vert. Elle fait cinq fois ma taille : sur un sol rouge, mes bras comme mis à l’arrêt de la contemplation de cet objet, dans un cercle aux hauts murs entouré de chiffres, univers en vase clos où le temps n’a plus de mise sur rien. Enfin j’entends des pas, un bruissement au loin mais mon regard ne va pas si loin. Comme une loi de l’univers, le flou et l’incertitude sont à mettre dans l’équation.
Je reprends ma danse.
Enfin mon sabre reprend sa vigueur. Il coupe au-devant de moi, ma jambe se replie, l’autre se lève pour tourner au trois -quart. Cette lame chante à présent. Elle chante poussée par les vacillements de mon corps, un maillon de lumière vient entrer dans ma pupille, un quart de seconde.  Puis me tournant vers le sud une ombre passe dans ma nuque. Je danse comme cela jusqu’à la fin du jour. Enfin une silhouette s’avance vers moi, je la discerne enfin c’est un reflet de moi et pourtant elle dégage quelque chose de très différent : son regard brille et mon reflet est dans ses yeux.
La vie m’envoie une double entité, à nous de les faire se rencontrer.

Lecture Jean Marty

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